Un hiver difficile tient les brise-glace en alerte
Nous l’avons tous vécu : l’hiver 2013-2014 a été l’un des plus froids, avec des conditions de glace parmi les plus difficiles depuis au moins 20 ans. Il va sans dire que les services de déglaçage de la Garde côtière canadienne (GCC) ont été mis à rude épreuve pour assurer une navigation commerciale efficace et sécuritaire sur le tronçon Saint-Laurent – Grands Lacs.
Sur le Saint-Laurent
La saison a débuté plus tôt et en force! L’équipe de déglaçage a dû faire face à des conditions difficiles de glace dans plusieurs secteurs du fleuve, de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent. Trois situations ont particulièrement retenu l’attention.
Tout d’abord, dès la mi-décembre, plusieurs tempêtes de neige, entrecoupées de températures très froides et de vents de l’est, ont créé un embâcle important de Sorel jusqu’à Lanoraie. La navigation vers Montréal a d’ailleurs été interrompue pendant six jours au début janvier. Les brise-glace NGCC Amundsen, NGCC Des Groseilliers, NGCC Pierre Radisson et NGCC Martha L. Black ont été en opération sans relâche, jour et nuit, pour débloquer les glaces, tout en affrontant un mélange de conditions météo souvent défavorables. La glace libérée s’est déplacée vers Québec et l’estuaire du Saint-Laurent et les brise-glace ont poursuivi leur travail dans ces secteurs.
La couverture de glace dans le golfe du Saint-Laurent est sans contredit la deuxième situation particulière qui a prévalu cette saison. La surface du golfe du Saint-Laurent était gelée à 98 % , d’une glace de 2 à 4 mètres d’épaisseur à plusieurs endroits. La Garde côtière a dû suggérer 22 routes de glace différentes pour que les navires commerciaux puissent transiter en sécurité. Ces routes à emprunter à travers les glaces sont élaborées par la GCC avec l’aide du spécialiste des glaces d’Environnement Canada. Elles sont le résultat d’une étude de l’état des glaces et prennent en compte de multiples données telles que les courants, les vents et les prévisions météorologiques.
Finalement, la Basse-Côte-Nord a connu son lot de situations imprévues ce printemps. Les glaces provenant du détroit de Belle Isle et de la côte du Labrador, combinées à des vents et courants forts, ont rendu impossible l’accès aux ports pendant plusieurs jours. Les glaces ainsi pressées et empilées sur la côte étaient telles que même les brise-glace n’arrivaient plus à faire leur travail. Le navire de ravitaillement a dû rebrousser chemin et attendre quelques jours des conditions plus favorables pour se rendre dans les municipalités.
Sur les Grands Lacs
L’hiver a été particulièrement rigoureux sur les Grands Lacs alors qu'il a fallu déglacer la couverture de glace la plus épaisse et au volume le plus imposant que ce secteur ait connu en 35 ans. Dans certains secteurs, comme sur le Lac Supérieur situé plus au nord, l’eau était glacée jusqu’au fond à plusieurs endroits. Les brise-glace ont travaillé tard au printemps pour libérer les glaces et permettre une reprise de la navigation commerciale, notamment dans le canal Welland et sur la rivière Sainte-Marie.
Pascale Fortin
Communications
Environnement Canada D. Lambert
Sur la Basse-Côte-Nord, les glaces provenant du détroit de Belle Isle et de la côte du Labrador ont rendu impossible l’accès aux ports pendant plusieurs jours.