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Solide collaboration pour protéger les mammifères marins dans l’estuaire du Saint-Laurent

Par
Guy Cantin

La présence simultanée de baleines et de navires dans l’estuaire du Saint-Laurent se traduit parfois par des collisions mortelles pour les animaux. Pour le rorqual bleu et le béluga du Saint-Laurent, deux espèces dont la population est dans une situation critique, la mort de quelques individus représente une menace sérieuse à leur rétablissement. Cette situation a interpellé le gouvernement du Canada, les partenaires de l’industrie maritime et les différents organismes concernés, lesquels ont formé le groupe de travail sur le transport maritime et la protection des mammifères marins. Leur objectif : réduire les risques de collision.

Ainsi, depuis le 31 mai 2013, des mesures volontaires applicables au passage des navires marchands et de croisière sont entrées en vigueur dans certains secteurs de l’estuaire du Saint-Laurent. Ces lieux sont reconnus pour leur population résidente de bélugas et la présence d’une grande diversité de mammifères marins qui y migrent pour s’alimenter.

Ces mesures provisoires, recommandées par le groupe de travail, s’appuient sur les meilleures connaissances disponibles et identifient les secteurs précis où la vigilance sera accrue. Sans compromettre les activités de la marine marchande ni la sécurité maritime, les mesures prévoient notamment une réduction de vitesse à la tête du chenal Laurentien, au large de Tadoussac, et une zone à éviter en aval des Escoumins.

La principale force du groupe de travail réside dans la somme d’expertises réunies, tant dans le domaine du transport maritime que dans celui des mammifères marins. Cela a permis de définir des mesures réalistes qui tiennent compte des contraintes de navigation sécuritaire et efficace ainsi que de l’information scientifique disponible.

Coprésidé par Pêches et Océans Canada et Parcs Canada, le groupe de travail sur le transport maritime et la protection des mammifères marins est composé de représentants des Armateurs du Saint-Laurent, de la Corporation des pilotes du Bas-Saint-Laurent, de l’École de technologie supérieure, de la Fédération maritime du Canada, du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins, de la Société de développement économique du Saint-Laurent, de l’Université de Montréal et de de l’Université de la Colombie-Britannique. Transports Canada et la Garde côtière canadienne participent également à titre de conseillers.

Ces mesures volontaires sont actuellement mises à l’essai jusqu’en octobre. Les données obtenues durant cette période aideront à évaluer les résultats et à préciser les mesures.

Pour plus de renseignements sur ces mesures volontaires, consultez la section 505 des avis aux navigateurs de la Garde côtière canadienne.
Publication des avis aux navigateurs, édition mensuelle de l’Est, 05/2013

Faits saillants

  • La région du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent et des eaux avoisinantes est reconnue pour sa population résidente de bélugas et la grande diversité de baleines qui y migrent pour s’alimenter, principalement entre mai et octobre.
  • Les collisions sont une menace pour le rétablissement de certaines espèces en péril, notamment le rorqual bleu et le béluga, protégées en vertu de la Loi sur les espèces en péril.
  • Toutes les espèces de baleines qui fréquentent l’estuaire du Saint-Laurent sont protégées en vertu du Règlement sur les mammifères marins, découlant de la Loi sur les pêches. À l’intérieur des limites du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent, des mesures spécifiques s’appliquent en vertu du Règlement sur les activités en mer au parc marin du Saguenay–Saint-Laurent.
  • Toute collision avec un mammifère marin à l’intérieur du parc marin doit obligatoirement être signalée sans délai à un garde de parc au 1-866-508-9888. Pour les collisions en dehors du parc marin, ou pour toute autre situation concernant un mammifère marin mort ou en difficulté, contactez le réseau d’urgence au 1-877-722-5346 ou le canal 16.
Guy Cantin
Gestion des écosystèmes
Navires marchands et baleines se côtoient dans l’estuaire du Saint-Laurent.

Jonathan Normand

Navires marchands et baleines se côtoient dans l’estuaire du Saint-Laurent.