Réduction encourageante des risques de collisions avec les baleines
Des mesures volontaires applicables au passage des navires marchands et de croisière dans l’estuaire du Saint-Laurent ont été mises en place en 2013 afin de réduire les risques de collisions avec les baleines. Les résultats de la première année d’application sont très encourageants. Ces mesures volontaires prévoyaient notamment un ralentissement de la vitesse à la tête du chenal laurentien au large de Tadoussac et une zone à éviter en aval des Escoumins. Les données montrent qu’en 2013, une grande partie des navires ont ralenti leur vitesse de croisière dans les zones d’alimentation des baleines, réduisant ainsi sensiblement les risques de collisions.
En effet, en comparant les mois d’août 2012 et d’août 2013, on constate que les vitesses moyennes ont diminué considérablement, passant de 12,3 nœuds à 10,3 nœuds dans l’aire de ralentissement, soit très près de la vitesse recommandée de 10 nœuds. Cette baisse de vitesse se traduit par une diminution de presque 40 % des risques de collisions, très près de la cible maximale pouvant être atteinte, soit 55 % (voir tableau). De toutes les espèces, les gains obtenus pour le rorqual bleu sont plus modestes. Des mesures additionnelles devront probablement être mises en œuvre dans le futur pour cette espèce.
Réduction du risque moyen de collisions mortelles pour la zone de réduction de vitesse à 10 nœuds en 2013 (zone en rouge non hachurée dans la carte)
Rorqual bleu | Rorqual commun | Rorqual à bosse | Petit rorqual | |
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1) Réduction effective du risque en 2013 (%) | -36 % | -38 % | -39 % | -38 % |
2) Réduction maximale théorique du risque (%) | -48 % | -55 % | -54 % | -54 % |
- Réduction effective du risque en 2013
- Réduction potentielle maximale des risques de collisions des mesures en supposant 100 % de conformité. Les risques de collisions entre baleine et navire sont calculés en tenant compte de la répartition historique des baleines, de la relation connue entre la vitesse des navires et la probabilité de mortalité d’une baleine en cas de collision, de la position et de la vitesse observées des navires en 2013 (données AIS : Automatic Identification System).
En raison des résultats positifs obtenus en 2013, le Groupe de travail sur le transport maritime et la protection des mammifères marins a reconduit les mesures de protection volontaires du 1er mai au 31 octobre 2014. Le Groupe de travail continuera de suivre la mise en œuvre des mesures de réduction des risques de collisions et les adaptera au besoin pour en améliorer les performances au fil des ans.
Groupe de travail sur le transport maritime et la protection des mammifères marins
La présence simultanée de baleines et de navires dans l’estuaire du Saint-Laurent se traduit par des risques de collisions qui peuvent entraîner des blessures et, à l’occasion, peuvent s’avérer mortelles pour les animaux frappés. Compte tenu de la situation précaire du rorqual bleu et du béluga du Saint-Laurent, la mort de quelques individus de ces espèces par collision représente une menace sérieuse à leur rétablissement. Cette situation a interpellé les partenaires de l’industrie maritime et les différents organismes concernés qui se sont concertés afin d’élaborer des solutions pour réduire les risques.
Le Groupe de travail sur le transport maritime et la protection des mammifères marins s’est formé au printemps 2011 afin de proposer des pistes de solution pour réduire les risques encourus par les mammifères marins dans l’estuaire du Saint-Laurent, tout en permettant les activités de la marine marchande et sans compromettre la sécurité des navires.
Le Groupe de travail, coprésidé par Pêches et Océans Canada et l’Agence Parcs Canada, est composé de représentants des organismes suivants : Armateurs du Saint-Laurent, la Corporation des pilotes du Bas Saint-Laurent, la Fédération maritime du Canada, le Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins, la Société de développement économique du Saint-Laurent, l’Université de la Colombie-Britannique, l’Université du Québec en Outaouais, la Garde côtière canadienne et Transports Canada.
Pour plus de renseignements sur ces mesures volontaires, consultez la section 801 des avis aux navigateurs de la Garde côtière canadienne.
Avis aux navigateurs, édition mensuelle de l’Est, 08/2014
Solide collaboration pour protéger les mammifères marins dans l’estuaire du Saint-Laurent
Infocéans - juin-juillet 2013