Nourrir un équipage, sans faim ni pertes…
Lorsqu’un navire de la Garde côtière canadienne comme le NGCC Pierre Radisson part en Arctique, c’est pour longtemps. Gérer la nourriture qui y sera consommée tout au long du voyage demande toute une logistique. Il faut s’assurer d’en avoir assez pour faire face aux imprévus tout en limitant le gaspillage alimentaire et les coûts inutiles. Ce travail revient à l’officier logistique, aidé du magasinier commis.
Pour bien planifier, il faut d’abord tenir compte de certains éléments incontournables :
- La durée de la mission du navire
- Le nombre de personnes qui y participent, y compris toutes celles qui y prendront part en cours de route
- Les besoins précis du chef cuisinier et du cuisinier-steward
- Les régimes alimentaires particuliers de chacun et de ceux qui souffrent d’intolérances alimentaires
L’officier logistique utilise ensuite un programme informatisé d’inventaire en provisions, lequel se base sur des données telles que les réserves en nourriture et les statistiques de consommation des missions antérieures. Il est donc possible d’anticiper la quantité de provisions nécessaire en considérant le nombre de personnes qui seront à bord.
L’officier logistique doit également tenir compte de la capacité de stockage des magasins du navire et du budget. Il doit aussi prévoir des imprévus, notamment une fin de mission reportée. Mais attention! Il faut aussi éviter les pertes.
Le ravitaillement en Arctique se fait généralement tous les 42 jours, par avion, lors des changements d’équipage. Considérant les frais de transport et l’espace restreint, le poids et le volume des denrées sont comptés. La priorité va ici aux produits frais comme les fruits, les légumes et les produits laitiers (à l’exception du lait gardé congelé). Il reste donc très peu de place pour des produits non périssables qui viendraient à manquer.
L’officier logistique prépare les commandes et les achemine aux divers fournisseurs, puis établit un plan de chargement comprenant l’ensemble des autres produits nécessaires au voyage : peinture, produits de nettoyage, papeterie, vaisselle, literie, produits pharmaceutiques, etc. Les chefs de secteur se concertent ensuite afin d’éviter les conflits d’horaire quant à leur livraison respective. Après quoi, le personnel de pont se charge de la manutention des marchandises reçues. Il faut également prévoir du temps entre chaque commande pour permettre au magasinier commis, aidé par le personnel de la logistique, de vérifier l’exactitude des commandes reçues, de les placer dans les magasins et de compiler les données dans le système informatisé d’inventaire.
Voilà, le navire est prêt à partir pour l’Arctique avec les provisions et le matériel nécessaires, en quantité suffisante. Il ne reste maintenant plus qu’à planifier les ravitaillements…