Monitorage des espèces marines envahissantes au Québec : la saison 2018 commence

2019-04-20

Par

Nathalie Simard et Andréanne Demers

L’installation des collecteurs pour la détection des espèces envahissantes marque le début de la campagne annuelle de suivi de ces espèces dans les secteurs maritimes du Québec. Le programme a commencé en 2006 aux Îles-de-la-Madeleine et en Gaspésie, en 2009 sur la Côte-Nord, puis en 2016 au Bas-Saint-Laurent.

Les collecteurs sont composés de plaques en plastique et de pétris qu’on laisse dans l’eau pendant plusieurs mois, le temps que les organismes présents dans le milieu s’y fixent. Ils sont utilisés pour détecter et suivre les espèces sessiles (celles qui restent fixées au substrat, qui ne se déplacent pas une fois adulte), et plus particulièrement les tuniciers envahissants – des petits invertébrés filtreurs –, tels que l’ascidie jaune ou le botrylle étoilé.

Le programme de monitorage des espèces marines envahissantes vise à :

détecter le plus rapidement possible l’arrivée d’une espèce envahissante et effectuer les suivis des espèces déjà présentes;
réaliser des évaluations rapides à la suite de la détection d’une nouvelle espèce et élaborer des plans d’action;
comparer et développer des méthodes de détection rapide;
déterminer les impacts de l’introduction des espèces envahissantes sur les communautés aquatiques indigènes.

Une espèce envahissante est un végétal, un animal ou un micro-organisme (virus ou bactérie) non indigène qui est introduit hors de son aire de répartition naturelle, qui s’y établit avec succès et dont la propagation a des conséquences écologiques, économiques ou sociales importantes. Les efforts d’échantillonnage se concentrent dans les sites où les risques d’introduction sont les plus élevés, soit les marinas, les ports commerciaux et de pêche ainsi que les sites aquacoles. Dix collecteurs sont installés aux différents sites d’échantillonnage à environ un mètre sous la surface de l’eau, attachés sur des infrastructures portuaires ou en mouillage. Les collecteurs seront relevés à l’automne, pour identifier les espèces qui s’y seront accrochées. Des suivis en plongée sous-marine seront également effectués dans les sites les plus préoccupants.

Le programme de monitorage compte sur de nombreux collaborateurs tels que Merinov, les gestionnaires de marinas et de ports, des aquaculteurs, des pêcheurs et les comités ZIP. Soulignons, enfin, que la présence des espèces aquatiques envahissantes est un enjeu de plus en plus préoccupant à l’échelle mondiale, autant dans les milieux marins que d’eau douce.