L'implantation du journal de bord électronique se concrétise
Pêches et Océans Canada s’apprête à franchir une nouvelle étape dans l’implantation du journal de bord électronique. Après la tenue de projets pilotes et l’établissement d’une norme de développement pour les applications destinées aux pêcheurs, le Ministère souhaite amener un plus grand nombre de ces derniers à adopter cette nouvelle technologie. Son utilisation deviendra progressivement obligatoire.
Les journaux de bord électroniques sont des logiciels (ou applications) utilisés à bord des bateaux qui permettent la collecte des renseignements de capture et d’effort de pêche, comme le nombre d’heures passées en mer à essayer de capturer une espèce, le nombre de casiers utilisés et les positions de pêche. Grâce à ces applications, l’information recueillie peut être transmise plus rapidement au Ministère et échangée plus facilement entre les différents utilisateurs de données, tels que les gestionnaires de la ressource, les agents de Conservation et Protection ou encore les biologistes. Cette façon de faire contribue à la gestion durable de la ressource. Pour les pêcheurs, le fait de démontrer une meilleure capacité à recueillir des données de traçabilité et d’écocertification est aussi un avantage associé à l’utilisation du journal de bord électronique.
Les applications employées peuvent différer d’un utilisateur à l’autre car elles sont développées par diverses compagnies. Toutes les applications qui seront utilisées à partir de la saison de pêche 2018 devront toutefois respecter les normes établies. Elles devront notamment assurer la sécurité et l’intégrité des données pour être approuvées. À ce propos, notons que le processus de qualification administré par le Ministère est ouvert depuis octobre dernier.
Implantation en deux phases
Deux phases d’implantation sont prévues. À l’écoute des besoins de l’industrie, des sciences et de la gestion de la ressource, Pêches et Océans Canada, région du Québec, a identifié les flottilles ci-dessous comme étant prioritaires pour la phase I :
- Pêcheurs de crabe des neiges de la zone 12;
- Pêcheurs de homard des zones 19-20-21 en Gaspésie et de la zone 22 aux Îles-de-la-Madeleine;
- Pêcheurs de hareng utilisant le filet maillant, zones 16A-16B-16D;
- Pêcheurs de poissons pélagiques détenant un permis pour appât, zones 15-16;
- Pêcheurs de crevette du golfe, groupe B des zones 8-9-10-12 (Esquiman, Anticosti, Sept-Îles et estuaire) et zone 6.
Pour toutes ces flottilles, sauf celle des pêcheurs de homard de la Gaspésie, la phase I se déroulera sur deux ans. Ainsi, les pêcheurs pourront utiliser le journal de bord électronique sur une base volontaire dès la saison 2018. Celui-ci deviendra cependant obligatoire à compter de la saison de pêche 2019. La situation est différente pour les pêcheurs de homard de la Gaspésie car ils utilisent déjà tous le journal de bord électronique. Ils auront donc simplement à s’assurer que l’application qu’ils utiliseront en 2018 soit qualifiée par le Ministère. Les pêcheurs et tous les intervenants concernés, tels que les acheteurs et les compagnies de pesage à quai, seront informés des incidences de la mise en œuvre de cette initiative sur leurs opérations. Des séances d’information ont déjà été tenues au cours de l’automne 2017 et d’autres le seront pendant l’hiver 2018. Tous les secteurs maritimes seront touchés. L’information circulera également au moyen d’avis aux pêcheurs ou de lettres.
Par ailleurs, le Ministère poursuit sa planification pour la phase II, qui vise à rendre le journal de bord électronique disponible pour un plus grand nombre de flottilles. Ainsi, la région du Québec étudie la possibilité de permettre son utilisation dès 2019 pour les flottilles suivantes :
- Pêcheurs de crabe des neiges des zones 16, 17, 12A et 12B;
- Pêcheurs de homard de la zone 17B (Anticosti);
- Petits senneurs de pélagiques (maquereau, capelan, hareng);
- Pêcheurs de maquereau de la zone 16;
- Pêcheurs de sébaste (sujet à la réouverture).
À moyen terme, l’utilisation du journal de bord électronique sera élargie à la plupart des pêches commerciales du Canada. Pêches et Océans Canada, région du Québec, encourage les pêcheurs à suivre cette vague d’innovation technologique et à rester à l’affût des séances d’information qui seront offertes dans leur secteur maritime.
Pour consulter l’article paru sur le sujet dans l’édition juin-juillet 2012 d’Infocéans