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L’hydrographie au service de l’archéologie sous-marine

Par
Robert Dorais

L’hydrographie contribue à une meilleure connaissance de nos fonds marins en révélant la bathymétrie de façon détaillée, mais également les obstacles et autres objets qui les jonchent. Ce travail est possible grâce aux outils modernes utilisés comme les sondeurs multifaisceaux à haute résolution ou les sonars latéraux combinés à un système de positionnement précis.

Les fonds marins recèlent de nombreuses épaves qui revêtent elles-mêmes parfois une importance historique. Leur découverte lève le voile sur des pans de notre histoire non seulement maritime et territoriale, mais également humaine car nous devons considérer ces sites de la même manière qu’un cimetière.

Une grande attention médiatique entoure la découverte de certaines épaves mythiques comme celle de l’expédition de Franklin dans l’Arctique. Après la découverte du HMS Erebus en septembre 2014, voilà que l’épave du deuxième navire, le HMS Terror, a été confirmée tout récemment.

L’intérêt du public est également nourri et soutenu par l’entremise de séries télévisées, comme celle du Chasseur d’épaves animée par Samuel Côté. Au fil des ans, une collaboration s’est établie entre les hydrographes du Service hydrographique du Canada et le chasseur d’épaves qui est venu consulter nos archives et données de sondage à quelques reprises.

Le travail des hydrographes n’est pas de se lancer à la recherche d’épaves, mais plutôt d’assurer en tout premier lieu la sécurité de la navigation. N’empêche que la détection d’obstacles est étudiée minutieusement et que plusieurs sont des épaves. Nos hydrographes restent donc à l’affût et rapportent, le cas échéant, l’information au receveur d’épaves du Canada à qui incombe la responsabilité d’en gérer le statut.

C’est ainsi qu’en juin dernier, au cours d’un levé effectué au large de l’île d’Orléans, l’équipe d’hydrographes à bord du NGCC Frederick G. Creed a décelé une forme particulière. L’œil averti des hydrographes leur a dicté de refaire un passage plus serré de cet obstacle pour mieux le définir. L’image obtenue permettait clairement de distinguer la forme d’une épave encore bien conservée. L’information fut transmise au receveur d’épaves avant d’en informer Samuel Côté qui recherchait, depuis quelques années, l’épave du l'épave du SS Christine dans ce secteur.

Par la suite, une équipe de tournage de la populaire émission Les Chasseurs d’épaves est venue rencontrer les hydrographes pour capter des images et faire des entrevues avec des membres de l’équipe.

La diffusion de l’information permettra d’exposer une des nombreuses facettes de l’hydrographie. Et qui sait, cela éveillera peut-être l’intérêt de jeunes à la recherche d’une carrière dans un domaine où il reste encore plein de défis à relever.

Robert Dorais
Sciences
L'épave du Christine

Image de l’épave du SS Christine tirée des données acoustiques multifaisceaux