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Le nouveau pont sur le Saint-Laurent : agir pour la protection des pêches

Par
Dominic Boula et Serge-Éric Picard

Ouvert à la circulation en 1962, le pont Champlain est l’un des ponts les plus achalandés en Amérique du Nord. Son usure nécessite aujourd’hui la construction d’un nouveau pont au-dessus du fleuve Saint-Laurent afin de relier Brossard à Montréal. Le chantier est en activité depuis juin 2015 et la mise en service du pont est prévue pour décembre 2018.

Un projet soumis à de nombreuses conditions

Une évaluation environnementale, à laquelle le personnel du Programme de protection des pêches de Pêches et Océans Canada (MPO) a activement collaboré, a été réalisée par Infrastructures Canada.

Le MPO a examiné en détail les impacts du projet et a travaillé à les atténuer au maximum. Par exemple, pour protéger l’utilisation des habitats sensibles par les poissons, des périodes de restriction des travaux ont été définies. Un programme de remise en état des milieux touchés est aussi prévu. De plus, afin de minimiser les impacts sur le déplacement des poissons, le Ministère a exigé l’aménagement de trois passes migratoires dans la jetée d’importance qui sera en place en rive Est de l’île des Sœurs pendant toute la durée des travaux.

Des dommages sérieux et inévitables aux poissons, qui ont nécessité l’émission d’autorisations en vertu de la Loi sur les pêches en 2015, sont toutefois associés aux structures permanentes du nouveau pont (plus de 7 000 m2) et aux ouvrages temporaires majeurs (près de 130 000 m2). Des projets visant à contrebalancer ces impacts sont donc exigés. Ces mesures de compensation d’importance consistent à améliorer la qualité et la disponibilité d’habitats, notamment de reproduction et d’alevinage, pour le doré jaune, l’esturgeon jaune, l’achigan à petite bouche et le grand brochet du fleuve Saint-Laurent dans la région de Montréal et dans la rivière des Prairies. Par conséquent, les habitats aménagés seront non seulement dans le même secteur que ceux endommagés, mais ils seront de même nature et viseront les mêmes espèces que celles touchées par les travaux.

Suivi et surveillance

De nombreux suivis sont également exigés afin de valider l’efficacité des mesures d’atténuation et de compensation ainsi que pour mesurer les impacts réels des travaux. En plus de l’analyse des suivis effectués par le promoteur, Pêches et Océans Canada réalise des visites fréquentes sur le chantier. Ces visites ont commencé dès le début des travaux en juin 2015 et se poursuivront jusqu’en 2021.

Dominic Boula et Serge-Éric Picard
Gestion des écosystèmes
Le chantier du nouveau pont

INFC