L’anguille d’Amérique, une espèce en péril
L’anguille d’Amérique est une espèce menacée selon le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC). Cette désignation fait suite au réexamen de sa situation en 2012. En 2006, le COSEPAC l’avait désignée « espèce préoccupante ». Le changement de statut de l’anguille d’Amérique par le COSEPAC indique une dégradation de sa situation malgré la réduction du taux de mortalité attribuable à la pêche commerciale.
L’anguille est une espèce fascinante. Elle occupe sans doute la plus grande diversité d’habitats aquatiques de tous les poissons. Son aire de répartition dans l’Atlantique est très vaste : elle s’étend du Venezuela jusqu’au Groenland et en Islande. Son aire de répartition englobe tous les plans d’eau douce, les estuaires et les eaux marines côtières qui sont accessibles par l’océan Atlantique. Au Canada, on la trouve dans le secteur des Grands Lacs jusqu’au milieu de la côte du Labrador.
Entre les années 1996 et 2010, on a observé un déclin de 65 % du nombre d’anguilles proches de la maturité dans le réseau du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent. Dans certaines zones en Ontario, les déclins ont dépassé 90 % en deux générations. Des déclins substantiels ont également été observés dans certaines régions des Maritimes.
L’anguille d’Amérique est confrontée à un certain nombre de menaces, comme : les obstacles en eau douce qui empêchent la remontée; la mortalité due aux turbines des centrales hydroélectriques; les pêches; les contaminants; les parasites de la vessie natatoire; les changements climatiques et les changements des conditions océaniques.
L’anguille d’Amérique a une grande importance culturelle et historique, en particulier pour de nombreux groupes et communautés autochtones. Pêches et Océans Canada étudie actuellement la possibilité d’inscrire l’anguille d’Amérique en vertu de la Loi sur les espèces en péril. Cette Loi vise à prévenir la disparition des espèces sauvages, à prévoir leur rétablissement et à assurer la conservation de la diversité biologique.
Si elle est inscrite comme espèce menacée, des interdictions automatiques s’appliqueront, et il sera alors interdit de tuer, de nuire, de harceler, de capturer, de prendre, de posséder, de collectionner, d’acheter, de vendre ou d’échanger une anguille d’Amérique. Un programme de rétablissement sera alors élaboré dans le but de déterminer les mesures à appliquer pour atténuer les menaces connues liées aux activités humaines. L’habitat essentiel de l’anguille d’Amérique deviendrait également protégé advenant sa désignation.
Pour de plus amples renseignements ou pour faire part de vos commentaires, rendez-vous sur le Registre public des espèces en péril. Prière de soumettre vos commentaires d’ici le 18 mars 2016.