La lutte contre l’ascidie jaune aux Îles-de-la-Madeleine
Une nouvelle espèce envahissante, détectée en 2007 dans le havre de pêche de Cap-aux-Meules, prolifère de façon préoccupante. Il s’agit de l’ascidie jaune (Ciona intestinalis), un tunicier envahissant originaire d’Europe du Nord qui se disperse par les courants et par l'activité humaine. Ce tunicier entre en compétition avec les bivalves comme les moules bleues pour la nourriture et l’espace. En se fixant sur les structures maricoles, il affecte la survie et la qualité des animaux d’élevage et diminue leur productivité.
À l’Île-du-Prince-Édouard, l’introduction de l’ascidie jaune a eu un effet dramatique sur l’industrie mytilicole. En effet, le tunicier se fixe aux structures immergées et en augmente la charge et la résistance aux courants marins, ce qui accélère la dégradation des équipements. Cette occupation de l’espace nuit également à la fixation des larves de moules sur les structures maricoles. Aux Îles-de-la-Madeleine, où les activités de pêche et de mariculture occupent une part importante de l’économie locale, la présence de l’ascidie jaune pourrait avoir un impact négatif significatif. Heureusement, elle n’a pas encore été observée dans les sites maricoles des Îles.
Afin de lutter contre la propagation de cette espèce indésirable, le comité ZIP (zone d'intervention prioritaire) des Îles-de-la-Madeleine, le centre Merinov des Îles et Pêches et Océans Canada collaborent étroitement depuis l’été 2013.
Grâce au soutien financier du programme Interactions communautaires du Plan d’action Saint-Laurent, les quais flottants infestés par l’ascidie jaune sont retirés de l’eau, nettoyés et traités à l’aide d’un produit antisalissure, non nuisible pour l’environnement, qui vise à empêcher la fixation de nouveaux tuniciers. Un plan de sensibilisation a été mis en place pour informer la population et les visiteurs sur cet enjeu important et tenter ainsi d’éviter la propagation de l’ascidie jaune. Finalement, des visites régulières dans les différentes marinas des Îles-de-la-Madeleine sont également effectuées pour informer les plaisanciers des risques associés à cette espèce et des efforts investis dans la lutte aux espèces envahissantes.
Pour protéger nos écosystèmes de cet envahisseur, le mieux est d’éviter son arrivée et son établissement. Pour atteindre cet objectif, la collaboration de tous est primordiale!
Ce que vous pouvez faire
Consultez le Carnet d'identification sur les espèces envahissantes :
- apprenez à reconnaître l’ascidie jaune
- suivez les consignes générales et rapportez vos observations.
La présence d’espèces aquatiques envahissantes est un enjeu majeur à l’échelle mondiale. Une espèce envahissante est définie comme étant une espèce non indigène qui, transportée hors de son aire de distribution normale, s’établit avec succès dans un nouvel habitat et qui a des conséquences écologiques ou économiques importantes. Une fois introduites, les espèces envahissantes se reproduisent rapidement et, en l’absence de prédateurs naturels, leurs populations peuvent devenir incontrôlables. Les espèces envahissantes entrent en compétition avec les espèces indigènes pour l’espace ou la quête de nourriture, ou encore, elles deviennent des prédateurs de ces espèces. Elles représentent ainsi une menace pour la biodiversité du milieu. La navigation commerciale et de plaisance constitue l’un des principaux vecteurs responsables de l’introduction de ces espèces.
Le crabe vert, l’algue verte japonaise et plusieurs espèces de tuniciers sont actuellement les espèces envahissantes les plus préoccupantes dans les secteurs maritimes du Québec.