Marquage des phoques gris à Cape Cod : une collaboration réussie!
L'équipe scientifique de marquage des phoques gris à Cape Cod en 2013 constituée de chercheurs provenant d'une douzaine d'institutions de recherche. Parmi eux, Mike Hammill (8e à partir de la droite) et Jean-François Gosselin (3e à partir de la gauche), de l'Institut Maurice-Lamontagne de Pêches et Océans Canada.
La population de phoques gris de l'Atlantique Nord-Ouest a nettement augmenté au cours des quatre dernières décennies. Pêches et Océans Canada a effectué plusieurs recherches au Québec et dans les Maritimes sur la composition du régime alimentaire, les déplacements et l'abondance de cette population. Ces recherches ont permis de recueillir de nouvelles données sur l'écologie du phoque gris et sur ses interactions avec les activités de pêche.
Au sud de la frontière, le nombre de phoques gris a aussi augmenté. Au cours des dernières années, les Américains ont commencé à se préoccuper des impacts du phoque gris sur les pêches commerciales et des impacts des pêches sur les phoques (prises accidentelles). Ils se préoccupent également des phoques qui attirent les requins vers les régions côtières ainsi que de la présence de la bactérie E. coli à proximité des échoueries de phoques gris.
Les chercheurs américains ont toutefois moins d'expérience dans la sédation et la manipulation des phoques gris. Pour les aider dans ce domaine, le Northeast Fisheries Science Center de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), au Massachusetts, nous a invités (Mike Hammill et Jean-François Gosselin, de l'Institut Maurice-Lamontagne) à participer aux travaux menés à Chatham, à Cape Cod, en juin 2013.
L'objectif du programme était de poser neuf enregistreurs de plongée sur des phoques gris (sept liés par voie cellulaire et deux par satellite) pour recueillir de l'information sur leurs déplacements et leurs plongées au cours des mois à venir. Les émetteurs enregistrent l'information lors des plongées en mer, puis transmettent les données lorsque l'animal se trouve à portée d’une tour de transmission ou d’un satellite. Pour les émetteurs satellitaires, l'information est téléchargée au moyen du système ARGOS.
Quinze animaux ont été échantillonnés et des étiquettes d’identification ont été posées sur leurs nageoires. Neuf d'entre eux ont aussi été dotés d'une étiquette GPS ou satellitaire qui fournira de l'information sur les emplacements visités par l'animal et la durée de son séjour à ces endroits. Deux animaux capturés présentaient de profondes lacérations au cou causées par un filet de pêche. Les deux animaux enchevêtrés ont été soignés, puis relâchés.
Des échantillons biologiques ont aussi été prélevés dans le cadre d'un programme de suivi de santé appuyé par la NOAA. Les échantillons comprenaient du sang, des moustaches, de la fourrure, du mucus, des dents, et de petites quantités de peau et de graisse. Les animaux anesthésiés pour l'échantillonnage ont été munis d'un moniteur cardiaque qui enregistrait aussi leur température.
Les travaux de recherche sont le fruit d'un effort collectif dirigé par le Northeast Fisheries Science Center de la NOAA. La Riverhead Foundation for Marine Research and Preservation a dirigé les opérations de terrain et a coordonné l'échantillonnage biologique. L'Université Duke s’est chargé de l'installation des étiquettes GPS et des biopsies. Pêches et Océans Canada a partagé son expertise dans la manipulation et la sédation des phoques gris. Le Fonds international pour la protection des animaux et la Woods Hole Oceanographic Institution ont fourni le vétérinaire et aidé au suivi des animaux. Ce premier projet a été considéré comme une réussite, et les efforts de collaboration devraient se poursuivre.
Pour plus de renseignements :
Scientists to Try Cape Cod's First Tagging and Sampling Effort on Adult Gray Seals (en anglais seulement)
Communiqué de presse, Northeast Fisheries Science Center, NOAA
Mike Hammill et Jean-François Gosselin
Sciences
D.W. Johnston, Université Duke
L'équipe scientifique de marquage des phoques gris à Cape Cod en 2013 constituée de chercheurs provenant d'une douzaine d'institutions de recherche. Parmi eux, Mike Hammill (8e à partir de la droite) et Jean-François Gosselin (3e à partir de la gauche), de l'Institut Maurice-Lamontagne de Pêches et Océans Canada