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Homard du Québec : retour sur la saison de pêche 2016

Par
Ali Magassouba

Dans l’ensemble, la saison de pêche au homard 2016 a été excellente au Québec. Pour une cinquième année consécutive, le prix moyen au débarquement a en effet augmenté en passant de 5,68 $/lb à 6,53 $/lb, ce qui représente une hausse de 15 %. Sur le plan des quantités débarquées, toutefois, une diminution de 14 % a été enregistrée. La quantité totale de homard débarquée dans les trois secteurs maritimes est ainsi passée de 5 891 à 5 068 tonnes.

Malgré cette baisse, 2016 s’avère tout de même être la troisième meilleure année de l’histoire de la pêche au homard au Québec, après 2015 et 2014. La valeur des débarquements a été de 73 M$, soit 1,1 % de moins seulement que le record de 73,8 M$ établi en 2015. Et cela, c’est sans compter que les ristournes sur les prix de 2016 n’ont pas encore toutes été versées.

Différences régionales

Aux Îles-de-la-Madeleine, l’année 2016 a été difficile en ce qui concerne les quantités débarquées : celles-ci ont baissé de 26,6 % pour s’établir à 2 558 tonnes, le plus bas niveau depuis 2008. À l’inverse, les quantités débarquées en Gaspésie ont atteint un niveau sans précédent, soit 1 926 tonnes (hausse de 6 %). En matière de prix, l’année 2016 a été enviable, tant aux Îles-de-la-Madeleine (6,58 $/lb, hausse de 13,5 %) qu’en Gaspésie (6,47 $/lb, hausse de 17,4 %).

Hausse substantielle des captures de homard en Amérique du Nord entre 2001 et 2015

Dans une perspective plus large, l’industrie nord-américaine du homard a été marquée par une hausse substantielle des captures au cours des 15 dernières années. Au total, les quantités débarquées ont augmenté de 73 % entre 2001 et 2015, soit une croissance annuelle moyenne de 4,86 %. Durant les 15 années précédentes, c’est-à-dire de 1986 à 2000, les captures avaient crû en moyenne de 3,1 % par année.

Un autre constat s’impose : la région des Maritimes – de loin la plus importante au Canada – a connu une croissance encore plus exceptionnelle. Les débarquements ont en effet augmenté de 128 % en 15 ans. La croissance des Maritimes a été constante durant les 3 périodes de 5 ans analysées, soit 2001-2005, 2006-2010 et 2011-2015.

On ne peut en dire autant de la Gaspésie qui a vu ses captures diminuer de 37 % entre 2001 et 2005. La péninsule gaspésienne s’est toutefois rattrapée entre 2006 et 2010 (hausse de 28 %), mais surtout entre 2011 et 2015 (hausse de 79 %). En fait, dans l’ensemble de l’Amérique du Nord, c’est en Gaspésie que les débarquements de homard ont connu la plus forte augmentation au cours de la période 2011-2015.

À l’inverse, c’est dans la région du Golfe que la croissance des quantités débarquées a été la plus faible pendant la période 2001-2015, soit 45 %. Les Îles-de-la-Madeleine (absentes du graphique) font légèrement moins bien avec une augmentation de 62 % au cours des 15 dernières années.

Quant au Québec, avec une croissance de 67 % durant la période 2001-2015, il se retrouve en milieu de peloton avec les États-Unis (hausse de 68 %) et la Gaspésie (hausse de 70 %).

 

Ali Magassouba
Services stratégiques
Graphique montrant les Débarquements de homard au Québec en tonnes (t) par secteur, 2006-2016p

Débarquements de homard au Québec en tonnes (t) par secteur, 2006-2016p

Les données de 2016 sont préliminaires (p).
Les valeurs de la Côte-Nord ne sont pas affichées, mais elles ont été prises en compte dans le calcul du total de chaque année.

Graphique montrant le Prix au débarquement (Îles-de-la-Madeleine et Gaspésie)  et valeur au débarquement (Québec), 2006-2016p

Prix au débarquement (Îles-de-la-Madeleine et Gaspésie) et valeur au débarquement (Québec), 2006-2016p

Les données de 2016 sont préliminaires (p).

Graphique montrant la Hausse des captures de homard en Amérique du Nord, selon la région et la période, 2001-2015

Hausse des captures de homard en Amérique du Nord, selon la région et la période, 2001-2015