Dossier spécial (3e partie) Les centres de SCTM de la Garde côtière canadienne participent eux aussi à la protection des baleines noires
Les centres de Services de communication et de trafic maritimes (SCTM) jouent un rôle de premier plan dans l’application des mesures temporaires annoncées en août dernier pour prévenir la mortalité des baleines noires de l’Atlantique Nord – ou baleines franches – dans le golfe du Saint-Laurent.
Les statistiques démontrent que, depuis quelques années, plusieurs baleines franches viennent passer l’été au large de la péninsule gaspésienne et le long de la Basse-Côte-Nord. C’est la présence accrue des baleines dans cette zone en particulier qui a amené le gouvernement du Canada à délimiter le quadrilatère de protection où une vitesse maximale de 10 nœuds doit être respectée. Des nécropsies pratiquées sur certaines baleines laissent en effet croire que des collisions avec des navires et des empêtrements accidentels avec des engins de pêche seraient parmi les causes de mortalité. De plus, d’après les scientifiques du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM), 50 % des mortalités observées chez cette espèce entre 1991 et 2007 étaient dues à des collisions avec des navires.
Avis à la navigation
Un avis à la navigation indiquant la réduction de vitesse à respecter et le quadrilatère où celle-ci s’applique est radiodiffusé en continu au moyen de la radio maritime de même que sur Internet. Les officiers des centres de SCTM rappellent systématiquement cette directive à tous les navires en transit, et ce, suffisamment à l’avance pour qu’ils puissent réduire leur vitesse avant d’entrer dans la zone surveillée.
Surveillance continue
Une surveillance continue de la vitesse de transit des navires est également effectuée par ces mêmes officiers. Ces derniers interviennent en communiquant avec les navires qui excèdent la vitesse maximale permise de 10 nœuds ainsi qu’en remplissant des rapports d’infraction qui sont acheminés à Transport Canada. Ce Ministère a la responsabilité d’analyser les rapports d’infraction reçus et le pouvoir d’émettre des infractions aux armateurs des navires au besoin. Cette nouvelle directive était nécessaire considérant le nombre croissant de cadavres de baleines franches observé au cours de l’été.
La Garde côtière canadienne applique avec beaucoup de rigueur les nouvelles mesures de protection et travaille conjointement avec Transports Canada, les directions de la Gestion des pêches et des Sciences de Pêches et Océans Canada, ainsi que l’industrie en vue de contribuer à la préservation des baleines noires de l’Atlantique Nord, une espèce en voie de disparition.
Keven Raymond
Garde côtière canadienne
En rose, zone temporaire de limitation de vitesse obligatoire pour les navires de plus de 20 mètres